La reine Aloha (Barbara Loy) voit son peuple se faire exterminer à l'occasion d'un raid ennemi. Elle trouve refuge au sein d'une tribu maya, à son tour attaquée par des troglodytes qui enlèvent Aloha pour l'offrir au géant Goliath. Hercule (Kirk Morris), présent lors de l'enlèvement, décide de mener l'assaut des mayas pour délivrer les captives.
Pour ce qui est des traductions françaises des titres de péplums, on croyait avoir tout vu. Des titres délirants (Tarzan chez les coupeurs de têtes, Maciste contre Zorro, Goldocrack à la conquête de l'Atlantide), d'autres mensongers voir doublement mensongers (Hercule contre Spartacus dans lequel on ne trouve ni Hercule ni Spartacus). Mais l'effort fourni ici est notable : d'abord, il n'y a pas de dieu. Ensuite, il n'y a pas de mayas (pour être exact il y a bien une tribu se faisant appeler mayas dans le film, mais il s'agit de paysans au style hellénique sans aucun rapport avec l'Amérique précolombienne). Quant au Maciste du titre, il a tôt fait de se présenter d'un laconique " je suis Hercule ! " achevant de transformer l'intitulé en un hors-sujet presque parfait. Hors-sujet, c'est également la manière dont on pourrait résumer la prestation désastreuse de Kirk Morris ; déjà peu charismatique en temps normal, le culturiste abandonne toute ambition d'exprimer une quelconque émotion et traverse le film avec la détermination d'un paresseux sous calmants. Galvanisés par une telle puissance de jeu, les seconds rôles s'appliquent à ne surtout pas faire de l'ombre à la vedette et seul l'acteur jouant Goliath, nommé " Koloss " (???) et dont la filmographie n'est composée que ce film, arrive à imposer son impressionnant physique faute d'avoir le moindre talent d'acteur.
Le plus curieux, c'est qu'il s'agit du Hercule contenant le plus d'action depuis longtemps. Les scènes de foule sont nombreuses et une fois n'est pas coutume, il y a peu de scènes présentes uniquement pour meubler ce film relativement rythmé : et pour cause, les stock-shot sont légion et Malatesta n'hésite pas à reprendre des scènes de tous les films lui tombant sous la main. Un autre problème réside dans le fait que Malatesta-réalisateur se révèle absolument incompétent pour donner la moindre ampleur aux combats. Le montage est brouillon (la séquence voyant la fin des troglodytes est désastreuse sur ce plan) et les figurants ne font aucun effort. Mais Malatesta n'est pas seulement le metteur en scène, il est aussi un scénariste doté d'un CV fourni dans le péplum (Maciste contre Zorro et Tarzan chez les coupeurs de têtes étaient déjà son œuvre). Sans imagination, il se contente de décalquer les idées vues ici et là sans leur apporter quoi que ce soit : les troglodytes renvoient à Ulysse contre Hercule, les sacrifices et le " monstre " auquel une femme est promise qui rappellent Hercule contre Moloch. On aura toutefois droit à un superbe Elasmosaure caoutchouteux du plus bel effet... repris sur Maciste contre les monstres écrit et réalisé par Malatesta ! Au vu du fait que Goliath est le principal intérêt du long-métrage, il est également frustrant de constater que son combat final contre Hercule a été outrageusement bâclé.
Que dire de plus ? Non seulement le film est mauvais, mais en plus son metteur en scène fait preuve d'un cynisme déplorable en s'auto-plagiant pour son dernier péplum. Maciste, le vengeur du dieu maya transpire l'absence de conviction par tous les pores, réalisé par un cinéaste qui n'y croit pas avec un acteur qui n'y croit guère plus (aussi médiocre soit Kirk Morris habituellement, il est évident qu'ici il s'en fiche). Si Hercule l'invincible demeure, grâce à son humour insupportable et à la prestation indépassable de Dan Vadis, le pire Hercule que l'on a pu voir, on est ici face à l'un de ses plus immédiats suiveurs qui n'a pour lui que son absence de remplissage inutile (80 minutes seulement). Le public ne s'y trompa pas et en 1965, Hercule et Maciste étaient définitivement ringardisés par le Ringo tessarien ou l'Homme sans nom leonien.
Un film exécrable.
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