Hercule (Dan Vadis) sauve la jeune Telca (Spela Rozin) de l'attaque d'un lion. Le père de celle-ci lui promet sa main si Hercule est capable de vaincre un dragon. Il y parvient mais lorsque Hercule retourne au village, il découvre que tous les habitants sont devenus captifs d'une tribu rivale, les Démulus. Aidé par un rescapé, Babar (John Simmons), Hercule tente de les libérer.
Commençons par préciser qu'un visionnage de la version anglaise de s'imposait certainement pas : renommée pour l'occasion Son of Hercules In The Land of Darkness (alors que le héros s'appelle toujours Hercule et n'est donc pas son fils), celle-ci bénéficie d'une sorte de remontage " série télé " qui inclue une sorte de générique de fort mauvais gout nous annonçant les péripéties à venir ainsi qu'une chanson pop qu'on qualifiera avec indulgence d'ignominie. En VF, Hercule devient Ursus (sans doute pour compenser le fait qu'Ursus était devenu chez nous La Fureur d'Hercule) mais n'a bien qu'un seul titre, Hercule l'invincible. Je n'essaye même plus de comprendre.
Dès le premier combat durant lequel Hercule affronte le Lion de Némée du cirque du coin, nous sommes fixés : le lion joue bien mieux que Dan Vadis. L'homme-grizzli au costume très seyant joue également mieux que Dan Vadis, tout comme les chevaux, les éléphants, les nuages et les brins d'herbe. Même les pires moments de Mickey Hargitay, Kirk Morris et Richard Harrison réunis n'atteignent pas la nullité d'un héros au regard aussi vivace qu'une vache regardant passer un train, et rien n'illustre mieux la déchéance du péplum italien que le constat suivant : en cinq ans seulement, l'on est passé de Steeve Reeves à Dan Vadis. Ca calme.
Autrement, les personnages présentés sont d'une originalité incroyable : une jeune donzelle qu'Hercule vient libérer, une méchante reine qui se fera tuer par une encore plus méchante reine jalouse de la beauté de la première demoiselle, un gentil roi et des sbires qui font n'importe quoi. C'est un patchwork de tous les épisodes précédents (on pense à Hercule contre les vampires ou Hercule contre Moloch) mais ou les restrictions budgétaires, qui apparaissaient ici et là lors de ceux-ci, deviennent pour le coup criantes : les décors se résument à un désert, une grosse et un escalier ; les figurants sont parfois jusqu'à dix et les efforts concernant l'aspect visuel ne sont clairement plus d'actualité.
Que dire d'autre ? Que Dan Vadis a des méthodes de combat révolutionnaires, notamment se mettre en boule lorsque les soldats le chargent de tous les côtés (les honorables combattants préfèrent ne pas utiliser leurs armes, sans doute préparent-ils quelque ancestrale version d'une mêlée rugbystique) ou attraper un soldat par les pieds et le faire tourner tout autour de lui. La scène avec les éléphants provoquerait l'indulgence si on ne l'avait pas déjà vue en mieux dans La Vengeance d'Hercule et on ne comprend toujours pas pourquoi il fut nécessaire d'avoir deux réalisateurs pour aboutir à un résultat pareil.
Un énorme navet.