samedi 4 octobre 2014

Le Triomphe d'Hercule (Alberto de Martino, 1964)



Le roi de Mycènes est assassiné par son neveu Milo (Pierre Cressoy) contre lequel une révolte se forme, menée par Euristeo (Piero Lulli). Celui-ci demande l'aide d'Hercule (Dan Vadis) pour lutter contre le régicide ; Hercule tombe amoureux d'Ati (Marilù Tolo), la cousine de Milo que celui-ci manipule tout en arrangeant son mariage avec l'un de ses complices.

Vous savez ce que j'aime chez Dan Vadis ?

Moi non plus.

Plus sérieusement, le voir camper un second rôle tout à fait convenable dans l'Homme des hautes plaines de Clint Eastwood (il est l'un des trois bandits qui terrifient la petite ville) laissait imaginer que Vadis puisse, bien dirigé, être capable de faire preuve du minimum syndical de charisme. Hélas, après le lamentable Hercule l'invincible, ce Triomphe d'Hercule sorti quelques mois plus tard se charge de prouver de nouveau que l'acteur fut l'un des plus risibles héros de péplums. Ici, il tente quelques expressions faciales à ceci près qu'elles ne semblent jamais convenir à la scène : rieur lors d'un combat, surpris lorsque c'est lui qui apporte des éléments aux autres personnages, il donne même parfois l'impression de s'excuser pour l'idiotie des dialogues qu'il déclame. Son regard bovin est dénué de la moindre majesté mais heureusement pour lui, la distribution est tellement mauvaise qu'il ne dénote guère dans le tableau.



Le personnage féminin est probablement le plus stupide de l'histoire du péplum. Certes, l'on s'est habitué aux ingénues en détresse et aux faibles femmes sans défense, mais celle-ci passe les deux tiers du film à clamer sa confiance totale dans le grand méchant qui ne lui ferait jamais de mal (jusqu'à ce qu'il la mette à mort). Hercule subit également un traitement quelque peu original : après avoir attendu pendant environ une demi-heure (l'on pourra objecter que dans Hercule à la conquête de l'Atlantide, meilleur film du cycle, le personnage était très passif ; mais son calme témoignait d'un pacifisme serein qui s'opposait au fascisme représenté par les atlantes), il tuera ensuite un sbire du méchant - condamné à mort de toute manière - avant de prendre le parti du tyran et de tuer le chef des rebelles. Si le parti pris de rendre Hercule faillible n'est pas dénué d'intérêt, ici on a surtout le sentiment de voir un gros idiot incapable de réfléchir à une situation plus de trois secondes alors que la traîtrise de Milo est plus qu'évidente. Lui faire perdre ses pouvoirs aurait également pu donner quelque chose d'intéressant, en tout cas si il les récupérait en plus de cinq minutes et si la menace adverse était du niveau de celles affrontées précédemment dans la saga (Omphale, les atlantes ou même Moloch) et pas un énième usurpateur sans personnalité.



La touche de fantastique à l'italienne est apportée par la sorcière (dont la mort est là encore très originale puisqu'elle disparaît littéralement sans qu'on comprenne trop pourquoi) qui confie au tyran un poignard lui permettant de faire apparaître des sortes de robots au corps en or contre lesquels Hercule butera parfois jusqu'à huit secondes, permettant quelques bagarres assez grotesques ou la pauvreté du budget devient criante.
Globalement, Le Triomphe d'Hercule ne possède aucune grande qualité qui justifierait son visionnage. Tout ce qu'on peut mettre à son crédit réside dans le fait de ressembler un peu plus à un vrai film que Hercule l'invincible : il y a quelques combats, des décors un chouia moins dépouillés, un scénario très légèrement plus tenu (c'est relatif hein !). Mais il est quasiment impossible de prendre au sérieux ce péplum fauché ou les scènes d'action consistent à montrer deux personnes échanger des coups d'épée pendant que des figurants font - très mal - semblant en arrière-plan. Même les films de Parolini ressemblent à du Mankiewicz en comparaison et on tachera d'oublier rapidement ce navet... Mais soyez rassurés, l'année 1964 n'a pas encore épuisé son stock d'Hercules de quinzième zone.

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